La cuisine était déjà vide quand Evan se faufila à l'intérieur. De plus en plus, son lycée ressemblait à un théâtre pour lui, avec les acteurs qui se rassemblaient pour jouer un acte avant de disparaître, abandonnant la scène et les accessoires derrière eux.

"Bon, où sont rangés les ingrédients ?"

Il commença à chercher dans l'un des imposants frigos, mais, face à la montagne de légumes et de viande qu'il contenait, il choisit de changer de tactique.

"J'étais le seul visé, ils ne pouvaient pas se permettre d'empoisonner la nourriture avant sa préparation. Trop de risques. Ils ont dû rajouter le <poison> dans mon plateau, mais à quel moment."

Quand il était arrivé, tous les autres élèves s'étaient déjà installés aux tables. Il était seul dans la file d'attente. En d'autres termes ...

"Personne ne pouvait rajouter quoi que ce soit dans la nourriture tant que je l'avais en main. Pas assez d'angles morts. Autrement dit, le <poison> a été mis quand j'ai posé mon plateau ... ici !"

La caisse de la cantine. Il avait déposé son plateau sur le rail prévu à cet effet avant de sortir son badge fraîchement rechargé.

"Je me rappelle maintenant, quelque chose de bizarre s'est passé. La dame de la cantine m'a dit que mon badge ne fonctionnait pas, et m'a demandé d'aller en face."

La cafétéria possédait deux caisses enregistreuses, l'une en face de l'autre, pour faire défiler les élèves plus vite quand ils étaient nombreux. Il s'était retourné pour poser sa carte sur le lecteur d'en face.

"Quelle farce grossière. Tous les élèves de la pièce devaient être complices. Des figurants rajoutés pour donner une consistance à la scène."

Derrière le comptoir où il avait posé son plateau, il trouva un bocal en verre suspect. Dissimulé à côté de l'écran de confirmation du menu, il était vide, mais une étiquette collée dessus indiquait : VERSER LE TOUT.

Il embarqua le bocal pour l'examiner de plus près, et décida qu'il était temps de trouver un élève à interroger sur les changements du lycée.

"Evan, pourquoi ne cherches-tu pas la femme qui a versé le contenu du bocal dans ton plat ?"

"Elle doit quitter l'établissement après son service. Compte tenu de ce qui se passe, je pense qu'elle est déjà rentrée depuis longtemps. Et je ne compte pas quitter l'établissement sans un paquet de réponses."

Un brouhaha s'éleva dans le couloir. Une voix masculine cria :

-Il ne doit pas être loin ! Trouvez-le !

"Ah, voilà quelques personnes qui doivent savoir ce qui se passe. Il ne reste plus qu'à en isoler un du reste."

"Est-tu sûr de vouloir affronter plusieurs personnes à la fois ? Ton pouvoir perdra vite effet si ils te font chuter. De plus, révéler tes capacités dans le monde actuel t'attireras des ennuis."

"Mon cher Léo, je vais te rassurer tout de suite. Tout d'abord, je suis parfaitement au courant de ce que tu me racontes, et je l'ai pris en compte dans mes plans. Et ensuite ..."

Il fit craquer ses articulations.

"Je n'ai aucune intention de jouer ce combat selon leurs règles. Jusqu’à l'année derrière, j'étais une putain de racaille, et je vais leur rappeler pourquoi les gens avaient peur de moi."

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Nouvelle idée d'histoire :



John Doe était un homme parfaitement banal pour ceux qui le croisait dans la rue. Il travaillait dans le service archivage d'une entreprise, que nous appellerons l'entreprise A. Cette entreprise n'avait pas vraiment d'importance, et le travail qu'il y réalisait non plus d'ailleurs. Il devait rentrer à longueur de journée des données téléphoniques, des dossiers réalisés par d'autres personnes que lui. Quand son travail se terminait, il passait prendre son repas du soir à une petite supérette en face de l'immeuble de l'entreprise A. Il rentrait chez lui en bus, après une demi-heure de route.


Durant la journée, ses collègues étaient très durs avec lui. Pour se libérer de leur stress, ils n'hésitait pas à lui hurler dessus au moindre problème. John Doe, stoïque, encaissait leurs brimades sans réagir. Il ne subissait pas en réalité ces brimades, puisqu'il ignorait royalement les remontrances qui lui étaient adressés. C'était un homme solitaire, détaché du monde. Mais, quelques fois, quand la tension montait de trop, quand ses interlocuteurs s'énervait tant de son inscouciance qu'ils pensaient en venir aux mains pour qu'ils lèvent les yeux sur eux, il se levait d'un seul coup, et quitter sans crier gare son travail en avance, sans prévenir qui que ce soit. Cette attitude bizarre ne lui valait étrangement que peu de remontrances. Il travaillait bien, et la compagnie n'avait pas les moyens ni l'envie de le virer pour ses rares "coups de sang". Ce qu'ils ignoraient, c'est que dans ces cas là, John Doe allait directement à un magasin de bricolage plutôt qu'à la supérette, et acheter des outils variés. Marteau, clous, scie, décapant, tuyaux, chaînes, fer à souder. Il prenait à chaque fois quelques choses de différent.


En rentrant chez lui ce soir là, il se dirigea vers la cave, pour tester ses nouveaux outils. Il en ressortait quelques heures plus tard, les outils emballés dans des sacs poubelles, avant de les enterrer dans son jardin. Puis, il soulevait un grand poster de film accroché dans le salon, sous lequel se trouvait une feuille blache de grand format recouverte de la même phrase écrite de nombreuses fois. Il prenait alors un stylo, et écrivait en dessous de la dernière : "Je ne suis pas (encore) un serial-killer".

Puis, il enleva sa veste pour la poser sur une chaise, quand il remarqua une goutte de sang frais sur le dos de sa main. Il lécha la tache pour l'enlever, savoura son goût quelques instants, et se leva les mains au savon dans le lavabo de la cuisine.

Mon boulot me bouffe tout mon temps, mais je me remets à écrire (je me lève à 5h le matin, et je rentre après 17h).

En attendant, je continue de bosser sur le synopsis du chapitre 6 de Lemon.

J'ai écrit sur une autre histoire aujourd'hui, appelée la voix du sang. Je la publierais quand je l'aurais finie.

La trame générale de la deuxième partie se dessine. J'ai aussi décidé que j'allais caser la contine "Who killed Cock Robin ?" dans mon histoire.

Who killed Cock Robin ?

I, said the Sparrow

With my bow and arrow

I've killed Cock Robin


Qui a tué Cock Robin ? (Robin signifie "merle")

Moi, dit le moineau

Avec mon arc et une flèche (Je sais pas comment faire rimer celle là, peut-être "D'une arbalète et d'un carreau" ?)

J'ai tué Cock Robin

Juste quelques idée aujourd'hui, je les gardent pour moi pour le moment.

Et voilà, le premier tiers de l'histoire et couché sur papier, ou du moins ses grandes lignes.

Ca y est, j'ai terminé le synopsis des parties que j'avais déjà écrites dans le passé. Maintenant, je m'aventure en terrain inconnu !

J'ai repris le déroulement de ce chapitre pour développer un peu plus la psychologie des personnages.

J'ai écrit ce qui se passait dans les chapitres 1 et 2. Il faut aussi que je trouve des noms de ville pour les lieux explorés. J'hésite entre en inventer une ou en prendre une déjà existante.

Je suis en train de retravailler les parties que j'ai déjà écrites.

J'ai à peu près terminé le background de l'histoire, maintenant, je fais le plan des chapitres.

Trop de personnages, mais j'ai besoin de chacun d'eux pour l'histoire. Maintenant, dans quel ordre les tuer ?

Changer ses idées en mots est curieusement difficile. J'essayerais peut être d'écrire un extrait de The Last demain !

Je retourne à mon synopsis. Je bosserai plus efficacement si je sais où vont mes idées.

-Oui, c'est bien Frédéric à l'appareil. Je vous écoute.

Frédéric Swiatek montait l'escalier qui menait au toit.

-Cyranno m'a l'air plutôt volontaire sur cette affaire. Il a parlé d'une piste concernant une organisation criminelle, serait-il possible de se renseigner pour savoir si la victime avait des dettes ?

En montant, Frédéric croisa l'un des membres du labo, dans sa combinaison blanche, qui redescendait les escaliers. Il s'écarta sur le côté pour le laisser passer.

-Mettre Axelle sur l'affaire ? Vous êtes sûrs ? Connaissant ces deux là, on va se retrouver avec un nouveau meurtre si on les forçent à bosser ensemble.

Il croisa un autre membre du labo, dont la combinaison était déchirée à quelques endroits. Il descendait les marches rapidement, sûrement pour aller en chercher une neuve en bas. Frédéric se demanda tout de même comment il avait réussi à l'abîmer ainsi.

-D'accord, d'accord, je vous le passe dès que je le trouve. Il est monté sur le toit pour voir par où le tueur s'est enfui. Je pense qu'il vient de se faire briefer par les mecs de la scientifique qui étaient restés en arrière. Je viens d'en croiser deux qui redescendaient.

Il passa la porte au verrou brisé, et commença à chercher Cyranno du regard.

-Comment ça ? Tout le monde est déjà rentré ? Alors c'est qui ceux que je viens de croiser ?

Un cri interrompit Frédéric dans sa conversation. Quelqu'un criait quelque chose depuis le bas de l'immeuble.

-Appelez une ambulance, un homme vient de tomber du toit !

"Un homme ?"

Frédéric réfléchit en une fraction de seconde : Cyranno n'était nulle part en vue, il était monté tout seul, quelqu'un était tombé du toit dans la ruelle.

-CYRANNO ?!

Frédéric redescendit l'escalier, dévalant les marches quatre à quatre, tout en composant le numéro des pompiers.

...

A quelques pâtés de maisons de là, l'un des hommes en blanc se débarassa finalement de sa combinaison en la jetant dans une poubelle proche.

Devenu un homme complètement différent, il fit quelques pas dans la rue, et regarda vers le ciel.

-Il fait beau aujourd'hui.

Il tendit sa main vers le soleil, comme pour l'attraper, et, sans détournait son regard de celui-ci, déclara :

-Notre histoire ne fait que commencer, Lemon. Ne l'oublie pas.



Et voilà la fin du premier chapitre de Lemon, un chapitre assez court qui sert d'introduction. Maintenant, je vais bosser le synopsis global de chaque chapitre avant de l'écrire. A bientôt !

Une douleur sans nom lui traversa le coude droit. Sur le coup, il fut incapable de savoir ce qui venait de le blesser, mais il comprit qu'un autre homme se tenait à sa droite, pile dans son angle mort, et venait de lui planter quelque chose dans le creux du coude, lui faisant lâcher au passage son arme.

Cyranno balança malgré tout son bras blessé dans cette direction pour l'écarter et prendre un peu de recul, mais, tout en restant invisible, son assaillant le frappa violemment sur le côté de la tête. Cyranno tituba, et tenta de rouler par terre pour s'éloigner, mon son adversaire ne lui laissa aucune chance. Tout en lui retournant le poignet d'un coup sec, son ennemi, qui portait une combinaison blanche lui aussi, lui décocha un coup de pied en plein dans le front sans lâcher le poignet cassé.

La tête de Cyranno fut projetée en arrière, les yeux braqués vers le ciel. Son bras lui semblait presque hurler de douleur tant il lui faisait mal. Le jeune flic avait lu quelque part qu'une sensation de douleur trop intense pouvait parfois mettre quelques secondes à arriver au cerveau, mais là, rien ne lui été épargné. Pourtant, même si il sentait ses esquilles d'os comme lui brûler l'intérieur du poignet comme de la grenaille chauffée à blanc, même si son coude malmené semblait pulser douloureusement tout en éjectant un flot continu de sang, même si la sensation de mourir se rapprochait de lui comme il y a 5 ans, il ne pensait qu'à une chose.

"Le ciel est bien bleu aujourd'hui."

Malgré une journée précédente plutôt pluvieuse, le ciel qu'il contemplait était vide de nuage, le soleil se trouvait encore assez à l'est pour n'être visible nul part dans son champ de vision. Aussi, pour lui, en ce moment le ciel était parfaitement bleu. Plus que le ciel d'ailleurs, c'était son univers tout entier qui se résumait au bleu. Il n'entendait plus rien, les deux coups qu'il avait reçu sur la tête semblait lui avoir coupé le son. Lentement, sa douleur semblait aussi s'atténuer, faisait place à une sensation étrange de noyade.

"Noyade ?"

Cette impression étrange tira Cyranno de sa torpeur. Il n'était plus dans la même position : son corps était arqué en arrière, et son bras droit avait été relâché. Cyranno fit appel à son instinct pour comprendre sa situation : il était maintenu en arrière par son adversaire, qui l'étranglait consciencieusement avec une sorte de lacet, tout en le maintenant à genoux en marchant sur l'une de ses jambes. Quelques secondes seulement s'étaient écoulées depuis le coup de pied qu'il avait reçu.

"Il ne veux pas que je le vois, il ne veut pas qu'on nous entende."

Le premier type, qu'il avait essayé de braquer, avait disparu pendant la bagarre. Il ne sentait sa présence nulle part. Il devait penser que son complice serait capable de se débrouiller seule dans sa sombre besogne.

Sous la colère, Cyranno se jeta en avant, utilisant son dos comme levier pour projeter l'inconnu devant lui, quitte à écraser sa propre gorge au passage. Il ne ressentit aucune résistance, son adversaire venait d'anticiper ce baroud d'honneur en lachant tout simplement le lacet. Cyranno en profita pour se jeter en avant sur son unique jambe libre afin de se dégager, mais une fois encore, le résultat ne fut pas celui escompté. Un coup de pied dans le dos d'une puissance inouïe le jeta de quelques mètres en avant. Cyranno compris que ce coup de pied était destiné à sa tête et qu'il l'avait dévié en se redressant.

"Il faut que je le vois, il faut que j'appelle à l'aide, il doit encore y avoir des policiers dans l'immeuble même."

Mais sa gorge était en feu, et rien ne voulait sortir. Cyranno avait arrêté de respirer depuis bientôt une minute, et tout son être lui réclamait de l'oxygène. Ses muscles étaient plus durs que de la pierre, et chaque mouvement lui vriller la tête, tant la douleur était insupportable. Ses yeux ne voyaient presque plus rien, rien que des flashs lumineux oscillants entre blanc et bleu. L'absence de son avait été remplacée par les battements furieux de son cœur, qui s'accrochait désespérément à la vie. Cyranno se retourna en reculant, pour voir où se trouvait son adversaire. On éclair blanc passa sous son champ de vision : l'homme qui essayait de le tuer venait de lui donner un coup d'épaule en plein dans le ventre et continuait à avancer malgré tout, soulevant les 80 kg de Cyranno comme si celui n'existait pas.

"Tu crois..."

Cyranno serra son poing gauche.

"...que tu peux te débarasser de moi comme ça, SALOPARD ?!"

Il leva le bras et abattit son poing directement vers le dos de l'homme en blanc. C'était un mouvement qu'il s'était entraîné à faire souvent. Fan de films d'arts martiaux, il avait pendant son enfance régulièrement imité ses stars préférés frappant des tuiles à mains nues. Bien que s'étant plus souvent casser le poing qu'autre chose, il avait développé sa force physique pure uniquement à l'aide d'entraînements stupides de ce genre. Et ce genre d'exercices débiles avaient fini par porter ses fruits : pendant les entraînements au close-combat qu'il avait suivi en essayant de devenir flic, il avait battu des experts en arts martiaux uniquement par la force brute. Cyranno n'avait pas vu son adversaire correctement une seule fois pendant tout le combat, mais il était certain que son coup pouvait lui faire mal, ce n'était pas le genre de coup dont on on ressortait indemne. Et pourtant ...

"Le ciel, encore ?"

Cyranno volait, son poing n'avait rien atteint, et il ne ressentait plus rien à nouveau. Son univers s'était à nouveau réduit, en une bande bleue entourée de noir qui rétrécissait lentement. Il compris ce qu'il se passait quand la puissante sensation qu'il éprouvait et qui avait éclipsée toutes les autres se précisa : il tombait en chute libre. Arrivé au bord du toit, son tueur s'était tout simplement arrêté pour le laissé basculer par dessus le rebord.

"Il faut que j'arrête ma chute."

Cyranno ne pensait à plus rien d'autre. Plus que l'humiliation, plus que la douleur, plus que la haine et le mépris des autres dont il avait fait son identité, une seule pensée, une seule phrase lui venait à l'esprit.

"Je veux pas mourir."

Il étendit sa seule main valide vers la bande bleue qui s'éloignait de lui, comme pour la rattraper.

"JE VEUX PAS MOURIR !"

La porte du toit était en sale état. En observant le verrou, Cyranno en déduit que le suspect l'avait tout simplement défoncée d'un coup d'épaule, explosant le verrou simple au passage. Le problème; c'est que la porte et le verrou était tous les deux en métal.

"Plutôt balèze, pour un employé des postes. Il a dû se blesser en faisant ça."

Une marque au centre de la porte indiquait que le suspect n'avait eu besoin que d'une seule charge pour mettre à mal la serrure.

"Je sais que les hommes sont capables de déployer une énergie insoupçonnée quand la situation l'exige, mais là, c'est d'un autre niveau. L'impact a dû être titanesque."

Pourtant, la hauteur du renfoncement dans le métal laissait à penser à un homme de taille moyenne, bien loin du colosse que Cyranno voyait défonçait une porte métallique sans même ralentir.

Laissant derrière lui la porte, il alla inspecter le reste du toit.

L'un des hommes de la police scientifique se trouvait sur le toi, reconnaissable grâce à sa combinaison intégrale blanche empêchant les enquêteurs de salir les scènes de crime. Il était agenouillé et semblait racler le sol à quelques mètres de la porte.

"Le sol ?"

Cyranno baissa les yeux. En regardant d'un peu plus près, il aperçut quelques points rouges à mi chemin entre l'homme et la porte.

"Attends, c'est du sang ?"

Suivant la traînée, il contourna le policier pour aller vers le bord du toit. Le bâtiment d'à côté était un immeuble contenant les bureaux d'une entreprise privée, et il faisait deux étages de moins que l'immeuble sur lequel Cyranno se trouvait.

"Deux étages, ça fait 5 ou 6 mètres de différence. C'est haut, mais c'est pas insurmontable pour quelqu'un de désespéré."

Cyranno se pencha et examina la configuration du deuxième immeuble. Il se trouvait séparé du premier par une ruelle large d'environ 3 mètres, et ne disposait pas d'accès aux étages inférieurs visible. Quelques immeubles de la même taille se trouvait du côté opposé à Cyranno. Le toit était d'un blanc si immaculé qu'il donnait l'impression que toute la crasse de la ville voulait l'éviter. En regardant attentivement, Cyranno finit par trouver ce qu'il cherchait : quelques lignes rouges foncées salissaient ce blanc à quelques cm du bord.

"Il a bien sauté en fin de compte."

Cyranno se redressa et soupira profondément : le suspect s'était enfui terrorisé par les toits, et avait sauté sans hésiter de trois fois la taille d'un homme pour fuir l'immeuble.

"Fuir ?"

Le flic compris enfin la façon dont s'était enchaîner les événements.

"C'est pour ça qu'il a pris le chemin des toits pour quitter l'immeuble. Il était poursuivi. Ou alors il pensait être poursuivi. Il a pris le chemin du haut parce que celui du bas était bloqué. Maintenant, la question est de savoir qui le poursuivait."

Un scénario traversa un instant l'esprit de Cyranno. Nicolas Dambert n'était pas le tueur. Il avait trouvé le tueur sur la scène de crime, et s'était enfui par les toits pour le semer.

"Non, ça ne tient pas debout. Si c'était le cas, il serait redescendu directement par les escaliers. Donc, on reste au premier cas de figure. Le tueur finit son meurtre, et sort sur le perron, où le voisin le voie monter les escaliers en vitesse. Pourquoi ? Qu'est-ce qui l'empêcher de s'enfuir par les escaliers?"

Une seule solution répondait à sa question.

"Les flics. D'une manière ou d'une autre, il a cru que les flics était déjà là. Il a paniqué, parce qu'il savait que l'immeuble n'avait qu'une seule entrée, et qu'il se ferait cueillir comme un rat si il ne changeait pas de bâtiment. D'où son numéro d'acrobate."

Il laissa traîner son regard distraitement sur l'homme en blouse blanche, toujours en train d'étudier le sang, en cherchant à imaginer les blessures que le tueur s'était infligé pendant sa fuite. C'est alors qu'il remarqua quelque chose d'étrange. L'homme de la police scientifique ne prélevait pas. Il utilisait un spray de petite taille pour recouvrir les taches de sang, puis les essuyait avec une sorte d'éponge, avant de passer à la tache suivante.

-Hé, connard ! Tu te crois où là ?! cria Cyranno en portant la main à son arme.

L'homme qu'il pensait faire partie de l'équipe de la police scientifique venait de devenir un danger potentiel pour lui. Il ignorait ce qu'il se passait, mais quelqu'un qui détruisait les preuves d'une enquête criminelle ne pouvait qu'être un criminel en puissance pour lui.

C'est à cet instant qu'il entendit un bruit de pas juste derrière lui


A suivre ...




Désolé pour le suspense, mais ça commence à faire trop de contenu d'un coup. Je devrais encore écrire un ou deux passages pour terminer le chapitre 1, puis je vais bosser à nouveau la chronologie des événements. Merci à ceux qui prennent le temps de lire mes élucubrations.

Bye !

-Résumons, la victime a été ligotée et frappée durant les jours qui ont précédés sa mort. Elle est ensuite venue dans l'appartement d'un de ses amis pour des raisons encore inconnues. Celui-ci étant en retard, elle a mangé plusieurs citrons en l'attendant. Le propriétaire de l'appartement est rentré tard dans la nuit. Ce qui s'est passé alors est un mystère, mais la victime a perdu deux de ses vertèbres, et s'est écrit LEMON sur le bras pendant l'agonie. Son pote a alors pris la fuite dans l'escalier, où un témoin l'a aperçu. J'ai tout bon ?

-Oui. Tu as la moindre idée de ce qu'il se passe ?

-Une hypothèse, en tout cas. Les bleus me font penser qu'il avait une dette envers une organisation criminelle, ou quelque chose d'approchant. Il s'est fait séquestrer pendant quelques jours, puis ils l'ont laissé partir pour qu'il aille chercher de l'argent. C'est pour ça qu'il serait venu ici. Le proprio, Nicolas Dambert, bosse à la poste. Peut être qu'il lui a demandé de lui prêter de l'argent, ou peut être essayé-t-il d'en voler ... Je ne sais pas trop, mais ça vaudrait le coup de vérifier. Sauf que voilà, tant qu'on ignore comment il s'est fait tuer, on aura du mal à faire quoi que ce soit. Le mieux serait de demander à ce Dambert. Aucune piste ?

-Non. Nous préparons tout juste un appel à témoin pour le retrouver. L'affaire s'est enchaîné très vite.

Cyranno se tut quelques instants. Au delà même du côté étrange du meurtre, l'enchaînement des événements lui semblait trop rapide. La fuite du principal suspect avait déclenché l'appel aux forces de l'ordre dans la nuit, mais maintenant, quelques heures après le meurtre, les forces de l'ordre était déjà en train de courir dans tous les sens comme si cette affaire signifiait la fin du monde.

-Fred, tu sais qui serait le plus emmerdé si on trouvait une méthode pour tuer complètement nouvelle ?

-Non, pas vraiment. C'est vrai que c'est bizarre, mais il y a plus glauque. Je veux dire, chaque meurtre est une nouvelle manière de tuer, quelque part. Un nouveau corps, et, le plus souvent, un tout nouveau tueur.

-C'est vrai ...

Quelque chose clochait. Un élément qui lui échappait avait provoqué un mouvement de panique dont il ignorait les raisons. C'était comme si ...

-Et ... est-ce que tu sais à qui ont été transmis les données de l'affaire, à part le commissaire et les agents qui ont trouvés le corps ?

-Je ne suis pas sûr. Mais je crois savoir que ordre a été donné de ne parler à personne de cette histoire.

-Alors, comment est-ce que tu sais que quelqu'un viendra me remplacer plus tard sur l'enquête ?

-Je n'en sais rien. Je croyais que c'était à toi que le commissaire avait dit ça.

-D'accord, oublie ma question.

Cyranno aurait mis sa main à couper que quelqu'un en savait plus sur cette histoire qu'il ne le laissait paraître. Le commissaire avait dû contacter ses propres supérieurs pour savoir comment gérer l'enquête, et la réponse avait été particulièrement rapide. En d'autres termes, quelqu'un n'avait pas été surpris qu'un homme ait été tué de manière aussi étrange, et avait calmement appliqué un protocole spécifique au tueur.

-Je me demande s'il y a déjà d'autres meurtres bizarres comme ça, où les scanners n'ont pas trouvés la méthode du meurtre. Si au moins on savait où est le suspect. Vous connaissez l'immatriculation de son véhicule.

-Oui, mais il ne s'est pas enfui avec.

-Comment ?!

-Ben oui, il s'est enfui par le toit. Le voisin nous a dit qu'il montait l'escalier quand il a ouvert sa porte.

-Et c'est maintenant que tu me le dis !

-Ben, désolé. Le reste de l'affaire est tellement bizarre que je n'y ai pas pensé tout de suite.

Cyranno se frappa le front de la paume. Cette nouvelle information ne l'aidait en rien.

-Bon, je vais jeter un coup d'oeil sur le toit. Il y a quelque un là haut ?

-Je ne crois pas. Les prélèvements ont tous été faits. Il a sauté sur le toit de trois immeubles voisins pour se barrer par l'escalier de secours du dernier.

-Et pourquoi il a fait ça ? Attends, laisse moi deviner, vous n'en savez rien.

Devant l'absence de réponse de Frédéric, Cyranno laissa échapper un soupir. Puis il se dirigea vers le toit en question pour mener son enquête. Après tout, c'était lui qui était censé trouver les réponses que la police recherchait.

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