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Idée d'histoire inspirée d'un manhua (manga chinois), passages dans le désordre
Cela faisait dix heures maintenant qu'elle courait. La ville était loin derrière elle, mais elle courait encore. Et elle n'avait pas l'intention de s'arreter. Elle courait pour fuir, mais elle ignorait ce qu'elle fuyait, tout s'était passé si vite. D'autres qu'elle se seraient éffondrés depuis longtemps, mais elle continuait
son chemin sans ralentir. Si elle était tombée, à l'instant même, personne ne le lui aurait reproché. Elle s'était battue pour sortir de la cité, avait sauté depuis pres de 3000 mètres pour atteindre le port, avait ralenti sa chute en lancant un sort sur l'eau, était montée dans un bateau, avait détruit la digue pour laisser
l'embarcation dévaler le canal qui menait au fleuve, sauté hors du bateau pour éviter le barrage du royaume frontalier, et avait couru tout droit vers la forêt pour échapper à ses poursuivants. La lisiere du bois etait loin derriere elle maintenant, et les arbres qui l'entouraient etaient gigantesques. On lui avait souvent repete
durant son enfance que les esprits detestaient le soleil, et que ceux d'entres eux qui vivaient a la surface faisaient grandir les arbres alantours jusqu'a ce que leur frondaison les protegent du rayonnement nu de l'astre.
-La foret est le domaine des esprits et des elfes, pensa-t-elle. Les hommes n'ont pas leur place ici.
Mais il fallait qu'elle court, parce qu'elle n'avait pas d'autres solutions, ni meme d'echappatoire. Parce que n'importe qui se serait effondre a sa place. Peu importe sa force physique, peu importe son rang de capitaine du 4eme bataillon des chevaliers celestes, ni homme ni mage n'aurait parcouru une telle distance en si peu de temps sans etre tue par l'effort. Et ce meme en tenue legere. Car Selena, pour la ceremonie d'ouverture du 7eme temple, avait revetu le matin meme son armure de fonction,
et portait sur le cote son sabre eclair et son epee de ceremonie. Mais le fardeau qui lui pesait le plus actuellement se trouvait sur son epaule, le paquet qu'elle avait transporte tout au long de sa course etait aussi grand qu'elle, et soigneusement emballé dans sa cape couverte de sang. Et c'était ce paquet qui lui avait permis de tenir aussi longtemps, là où d'autres se seraient écroulés sous la fatigue, ou auraient perdu l'esprit.
-Est-ce que tu veux sauver ta soeur ?
-Comment pourrais-je vous faire confiance ? Vous êtes un monstre ! Astral vous a bannis dans les profondeurs parce que vous mangiez de la chair humaine !
-Je n'ai nullement été banni. Ce territoire fut mien autrefois, et jamais je n'ai cherché à m'approprier celui d'Astral. Je ne suis pas un monstre, je suis un dieu. Et les prières de mes fidèles se font en sang et en chair. Pour obtenir quelque chose d'un dieu, il faut lui donner quelque chose en retour. Quand la guerre faisait rage, le peuple de la forêt tuait les prisonniers pour ne pas donner leur propre sang. Une offrande de sang correspond à une promesse de victoire. Saches que ta soeur n'est pas malade ni maudite. C'est son existence même qui se déforme. J'ignore d'où tu viens, étrangère, mais ce mal t'affecte aussi. Tu est simplement plus lente à être affectée. Tôt ou tard, ta soeur perdra tout souvenir de toi, tout contrôle de son être. Son esprit ne sera plus que haine et destruction. Ta soeur ne mourra pas, mais tout ce qui faisait d'elle ta soeur va disparaître. Et il en sera de même pour toi ! Même si tu la maintiens ligotée, tu finiras par être pareil à elle, et ce sera toi qui la tueras !
L'esprit de Selena s'embrumait de plus en plus. L'idole de pierre qui lui faisait face avait raison : bientôt elle serait pareil à tous ceux de son peuple. Les voix criaient de plus en plus fort dans sa tête, et son bras gauche bougeait de lui même sous les bandages.
-Que dois-je faire ? Demanda-t-elle, vaincue.
-Nous n'avons pas le temps de préparer une cérémonie complète. Je vais te proposer un marché très simple. Tu vas devenir ma championne. Tant que tu te battras pour moi, je t'accorderais ma protection divine et la longévité. Ta soeur en profiteras directement. Emmènes là prêt de l'autel. La torche de droite s'allumera quand elle sera assez près. Tu jètera ensuite une offrande dans le trou au centre de l'autel, ton épée de lumière suffira.
Sans écouter la suite, Séléna traîna sa petite soeur Cylia, toujours ligotée, vers l'endroit indiqué. Elle jeta conformément aux instructions son sabre éclair dans le puits, non sans un petit pincement au coeur.
-Et maintenant, voici la partie la plus importante.
Une sorte de hachoir noir lévita hors du trou, et se posa devant elle.
-Tranche toi le bras.
-Comment ?
-Tu as bien entendu, utilise la hache du sacrifice pour te trancher le bras. Ton bras gauche est très atteint. Un don de chair me donnera le pouvoir d'exaucer ton voeu.
Selena saisit lentement la hache. Un jour plus tôt, elle aurait traiter de fou quiconque lui aurait proposé ce marché. Mais elle n'était pas en position de dicuter.
-Tiens bon, Cylia, je vais te sauver. Tiens bon Cylia, je vais te sauver. Tiens bon Cylia, je vais te sauver...
Elle répéta se mantra en boucle, tranchant délicatement les bandages qui enséraient son bras gauche pour le posa à plat sur le rebord du puits. Puis elle leva la hache. En se forçant, elle avait retrouvait un certain contrôle sur cette partie de son corps. Mais c'était désormais sa main droite qui tremblait. Selena était un soldat. Elle avait déjà tué de nombreux ennemis, mais son talent naturel et l'entraînement familial l'avait préservé jusqu'alors de telles blessures. Des coups, des bleus, quelques égratignures, parfois, mais son expérience de la douleur se limitait à une fracture des côtes au maximum. S'infligeait elle même une douleur quidépasserait tout ce qu'elle avait connue lui semblait d'une folie sans nom. Mais c'était la folie qui régnait dans son monde désormais.
-Grande soeur ...
Elle entendit la voix de Cylia. Le baillon avait dû se défaire.
-Je veux pas te faire du mal ...
Sa voix n'était qu'un murmure, puis la folie explosa.
-Je vais te tuer tu m'entends sale garce ! Non c'est pas vrai, je veux faire du mal à personne ... tout le monde mérite de mourir ! Maman a tué Papa et après elle s'est ouvert la gorge ! Et c'est notre tour ! Notre tour à tous ! Non c'est pas vrai ! Tout ça n'est qu'un mensonge ! J'ai jamais voulu que ça arrive ! J'ai peur grande soeur ! J'ai peur de moi-même ... Va t'en vite ! Je veux faire du mal à personne ... Tu m'as toujours aidé ... S'il-te-plaît sauve toi ! Je veux pas te voir mourir ! Désolé ... Je suis désolé j'ai peur j'ai peur je suis désolé j'ai peur j'ai peur ...
Selena hurla. Elle hurla quand la hachoir trancha sa chair et buta sur l'os, elle hurla quand elle frappa cinq fois de suite pour le briser, et quand le septième coup détacha son bras. Le sang coulait à flots.
-Jette ton bras dans le puits maintenant ! Si tu saignes trop même moi je ne pourrais te sauver.
La douleur était indescriptible. Selena hurlait à s'en arracher les cordes vocales. Elle tomba à genoux devant le puits, puis se força à se relever pour saisir son bras tranchait. Alors qu'elle s'apprêtait à le lancer, elle entendit la voix de sa soeur.
-Grande soeur, je t'aime très fort.
Quand elle se réveilla, la première chose qui la surpris, c'était son poids. Elle était bien plus légère qu'avant. La deuxième chose qui la surpris, c'était l'absence de douleur. Elle n'avait plus aucune sensation dans le corps. Elle se leva engourdie, et chercha à se repérer. La pièce était plongée dans l'obscurité, mais un mince raie de lumière filtrait non loin. Elle tituba dans cette direction, et traversa un rideau de toile épaisse pour se retrouver dans la lumière. Elle se trouvait dans un petit village, composé de hutte en terre et en osier, avec quelques tentures pour les plus grandes. Le village semblait être complètement à l'abandon. Alors qu'elle s'avançait en boitant vers le puits qui se trouvait au centre, une petite fille portant une toge marron sortit de derrière l'une des huttes.
Nouvelle idée d'histoire :
John Doe était un homme parfaitement banal pour ceux qui le croisait dans la rue. Il travaillait dans le service archivage d'une entreprise, que nous appellerons l'entreprise A. Cette entreprise n'avait pas vraiment d'importance, et le travail qu'il y réalisait non plus d'ailleurs. Il devait rentrer à longueur de journée des données téléphoniques, des dossiers réalisés par d'autres personnes que lui. Quand son travail se terminait, il passait prendre son repas du soir à une petite supérette en face de l'immeuble de l'entreprise A. Il rentrait chez lui en bus, après une demi-heure de route.
Durant la journée, ses collègues étaient très durs avec lui. Pour se libérer de leur stress, ils n'hésitait pas à lui hurler dessus au moindre problème. John Doe, stoïque, encaissait leurs brimades sans réagir. Il ne subissait pas en réalité ces brimades, puisqu'il ignorait royalement les remontrances qui lui étaient adressés. C'était un homme solitaire, détaché du monde. Mais, quelques fois, quand la tension montait de trop, quand ses interlocuteurs s'énervait tant de son inscouciance qu'ils pensaient en venir aux mains pour qu'ils lèvent les yeux sur eux, il se levait d'un seul coup, et quitter sans crier gare son travail en avance, sans prévenir qui que ce soit. Cette attitude bizarre ne lui valait étrangement que peu de remontrances. Il travaillait bien, et la compagnie n'avait pas les moyens ni l'envie de le virer pour ses rares "coups de sang". Ce qu'ils ignoraient, c'est que dans ces cas là, John Doe allait directement à un magasin de bricolage plutôt qu'à la supérette, et acheter des outils variés. Marteau, clous, scie, décapant, tuyaux, chaînes, fer à souder. Il prenait à chaque fois quelques choses de différent.
En rentrant chez lui ce soir là, il se dirigea vers la cave, pour tester ses nouveaux outils. Il en ressortait quelques heures plus tard, les outils emballés dans des sacs poubelles, avant de les enterrer dans son jardin. Puis, il soulevait un grand poster de film accroché dans le salon, sous lequel se trouvait une feuille blache de grand format recouverte de la même phrase écrite de nombreuses fois. Il prenait alors un stylo, et écrivait en dessous de la dernière : "Je ne suis pas (encore) un serial-killer".
Puis, il enleva sa veste pour la poser sur une chaise, quand il remarqua une goutte de sang frais sur le dos de sa main. Il lécha la tache pour l'enlever, savoura son goût quelques instants, et se leva les mains au savon dans le lavabo de la cuisine.
Contenu supprimé pour x raisons.
Mon boulot me bouffe tout mon temps, mais je me remets à écrire (je me lève à 5h le matin, et je rentre après 17h).
En attendant, je continue de bosser sur le synopsis du chapitre 6 de Lemon.
J'ai écrit sur une autre histoire aujourd'hui, appelée la voix du sang. Je la publierais quand je l'aurais finie.
La trame générale de la deuxième partie se dessine. J'ai aussi décidé que j'allais caser la contine "Who killed Cock Robin ?" dans mon histoire.
Who killed Cock Robin ?
I, said the Sparrow
With my bow and arrow
I've killed Cock Robin
Qui a tué Cock Robin ? (Robin signifie "merle")
Moi, dit le moineau
Avec mon arc et une flèche (Je sais pas comment faire rimer celle là, peut-être "D'une arbalète et d'un carreau" ?)
J'ai tué Cock Robin
Juste quelques idée aujourd'hui, je les gardent pour moi pour le moment.
Et voilà, le premier tiers de l'histoire et couché sur papier, ou du moins ses grandes lignes.
Ca y est, j'ai terminé le synopsis des parties que j'avais déjà écrites dans le passé. Maintenant, je m'aventure en terrain inconnu !
J'ai repris le déroulement de ce chapitre pour développer un peu plus la psychologie des personnages.
J'ai écrit ce qui se passait dans les chapitres 1 et 2. Il faut aussi que je trouve des noms de ville pour les lieux explorés. J'hésite entre en inventer une ou en prendre une déjà existante.
Je suis en train de retravailler les parties que j'ai déjà écrites.
J'ai à peu près terminé le background de l'histoire, maintenant, je fais le plan des chapitres.
Trop de personnages, mais j'ai besoin de chacun d'eux pour l'histoire. Maintenant, dans quel ordre les tuer ?
Changer ses idées en mots est curieusement difficile. J'essayerais peut être d'écrire un extrait de The Last demain !
Je retourne à mon synopsis. Je bosserai plus efficacement si je sais où vont mes idées.
-Oui, c'est bien Frédéric à l'appareil. Je vous écoute.
Frédéric Swiatek montait l'escalier qui menait au toit.
-Cyranno m'a l'air plutôt volontaire sur cette affaire. Il a parlé d'une piste concernant une organisation criminelle, serait-il possible de se renseigner pour savoir si la victime avait des dettes ?
En montant, Frédéric croisa l'un des membres du labo, dans sa combinaison blanche, qui redescendait les escaliers. Il s'écarta sur le côté pour le laisser passer.
-Mettre Axelle sur l'affaire ? Vous êtes sûrs ? Connaissant ces deux là, on va se retrouver avec un nouveau meurtre si on les forçent à bosser ensemble.
Il croisa un autre membre du labo, dont la combinaison était déchirée à quelques endroits. Il descendait les marches rapidement, sûrement pour aller en chercher une neuve en bas. Frédéric se demanda tout de même comment il avait réussi à l'abîmer ainsi.
-D'accord, d'accord, je vous le passe dès que je le trouve. Il est monté sur le toit pour voir par où le tueur s'est enfui. Je pense qu'il vient de se faire briefer par les mecs de la scientifique qui étaient restés en arrière. Je viens d'en croiser deux qui redescendaient.
Il passa la porte au verrou brisé, et commença à chercher Cyranno du regard.
-Comment ça ? Tout le monde est déjà rentré ? Alors c'est qui ceux que je viens de croiser ?
Un cri interrompit Frédéric dans sa conversation. Quelqu'un criait quelque chose depuis le bas de l'immeuble.
-Appelez une ambulance, un homme vient de tomber du toit !
"Un homme ?"
Frédéric réfléchit en une fraction de seconde : Cyranno n'était nulle part en vue, il était monté tout seul, quelqu'un était tombé du toit dans la ruelle.
-CYRANNO ?!
Frédéric redescendit l'escalier, dévalant les marches quatre à quatre, tout en composant le numéro des pompiers.
...
A quelques pâtés de maisons de là, l'un des hommes en blanc se débarassa finalement de sa combinaison en la jetant dans une poubelle proche.
Devenu un homme complètement différent, il fit quelques pas dans la rue, et regarda vers le ciel.
-Il fait beau aujourd'hui.
Il tendit sa main vers le soleil, comme pour l'attraper, et, sans détournait son regard de celui-ci, déclara :
-Notre histoire ne fait que commencer, Lemon. Ne l'oublie pas.
Et voilà la fin du premier chapitre de Lemon, un chapitre assez court qui sert d'introduction. Maintenant, je vais bosser le synopsis global de chaque chapitre avant de l'écrire. A bientôt !
Une douleur sans nom lui traversa le coude droit. Sur le coup, il fut incapable de savoir ce qui venait de le blesser, mais il comprit qu'un autre homme se tenait à sa droite, pile dans son angle mort, et venait de lui planter quelque chose dans le creux du coude, lui faisant lâcher au passage son arme.
Cyranno balança malgré tout son bras blessé dans cette direction pour l'écarter et prendre un peu de recul, mais, tout en restant invisible, son assaillant le frappa violemment sur le côté de la tête. Cyranno tituba, et tenta de rouler par terre pour s'éloigner, mon son adversaire ne lui laissa aucune chance. Tout en lui retournant le poignet d'un coup sec, son ennemi, qui portait une combinaison blanche lui aussi, lui décocha un coup de pied en plein dans le front sans lâcher le poignet cassé.
La tête de Cyranno fut projetée en arrière, les yeux braqués vers le ciel. Son bras lui semblait presque hurler de douleur tant il lui faisait mal. Le jeune flic avait lu quelque part qu'une sensation de douleur trop intense pouvait parfois mettre quelques secondes à arriver au cerveau, mais là, rien ne lui été épargné. Pourtant, même si il sentait ses esquilles d'os comme lui brûler l'intérieur du poignet comme de la grenaille chauffée à blanc, même si son coude malmené semblait pulser douloureusement tout en éjectant un flot continu de sang, même si la sensation de mourir se rapprochait de lui comme il y a 5 ans, il ne pensait qu'à une chose.
"Le ciel est bien bleu aujourd'hui."
Malgré une journée précédente plutôt pluvieuse, le ciel qu'il contemplait était vide de nuage, le soleil se trouvait encore assez à l'est pour n'être visible nul part dans son champ de vision. Aussi, pour lui, en ce moment le ciel était parfaitement bleu. Plus que le ciel d'ailleurs, c'était son univers tout entier qui se résumait au bleu. Il n'entendait plus rien, les deux coups qu'il avait reçu sur la tête semblait lui avoir coupé le son. Lentement, sa douleur semblait aussi s'atténuer, faisait place à une sensation étrange de noyade.
"Noyade ?"
Cette impression étrange tira Cyranno de sa torpeur. Il n'était plus dans la même position : son corps était arqué en arrière, et son bras droit avait été relâché. Cyranno fit appel à son instinct pour comprendre sa situation : il était maintenu en arrière par son adversaire, qui l'étranglait consciencieusement avec une sorte de lacet, tout en le maintenant à genoux en marchant sur l'une de ses jambes. Quelques secondes seulement s'étaient écoulées depuis le coup de pied qu'il avait reçu.
"Il ne veux pas que je le vois, il ne veut pas qu'on nous entende."
Le premier type, qu'il avait essayé de braquer, avait disparu pendant la bagarre. Il ne sentait sa présence nulle part. Il devait penser que son complice serait capable de se débrouiller seule dans sa sombre besogne.
Sous la colère, Cyranno se jeta en avant, utilisant son dos comme levier pour projeter l'inconnu devant lui, quitte à écraser sa propre gorge au passage. Il ne ressentit aucune résistance, son adversaire venait d'anticiper ce baroud d'honneur en lachant tout simplement le lacet. Cyranno en profita pour se jeter en avant sur son unique jambe libre afin de se dégager, mais une fois encore, le résultat ne fut pas celui escompté. Un coup de pied dans le dos d'une puissance inouïe le jeta de quelques mètres en avant. Cyranno compris que ce coup de pied était destiné à sa tête et qu'il l'avait dévié en se redressant.
"Il faut que je le vois, il faut que j'appelle à l'aide, il doit encore y avoir des policiers dans l'immeuble même."
Mais sa gorge était en feu, et rien ne voulait sortir. Cyranno avait arrêté de respirer depuis bientôt une minute, et tout son être lui réclamait de l'oxygène. Ses muscles étaient plus durs que de la pierre, et chaque mouvement lui vriller la tête, tant la douleur était insupportable. Ses yeux ne voyaient presque plus rien, rien que des flashs lumineux oscillants entre blanc et bleu. L'absence de son avait été remplacée par les battements furieux de son cœur, qui s'accrochait désespérément à la vie. Cyranno se retourna en reculant, pour voir où se trouvait son adversaire. On éclair blanc passa sous son champ de vision : l'homme qui essayait de le tuer venait de lui donner un coup d'épaule en plein dans le ventre et continuait à avancer malgré tout, soulevant les 80 kg de Cyranno comme si celui n'existait pas.
"Tu crois..."
Cyranno serra son poing gauche.
"...que tu peux te débarasser de moi comme ça, SALOPARD ?!"
Il leva le bras et abattit son poing directement vers le dos de l'homme en blanc. C'était un mouvement qu'il s'était entraîné à faire souvent. Fan de films d'arts martiaux, il avait pendant son enfance régulièrement imité ses stars préférés frappant des tuiles à mains nues. Bien que s'étant plus souvent casser le poing qu'autre chose, il avait développé sa force physique pure uniquement à l'aide d'entraînements stupides de ce genre. Et ce genre d'exercices débiles avaient fini par porter ses fruits : pendant les entraînements au close-combat qu'il avait suivi en essayant de devenir flic, il avait battu des experts en arts martiaux uniquement par la force brute. Cyranno n'avait pas vu son adversaire correctement une seule fois pendant tout le combat, mais il était certain que son coup pouvait lui faire mal, ce n'était pas le genre de coup dont on on ressortait indemne. Et pourtant ...
"Le ciel, encore ?"
Cyranno volait, son poing n'avait rien atteint, et il ne ressentait plus rien à nouveau. Son univers s'était à nouveau réduit, en une bande bleue entourée de noir qui rétrécissait lentement. Il compris ce qu'il se passait quand la puissante sensation qu'il éprouvait et qui avait éclipsée toutes les autres se précisa : il tombait en chute libre. Arrivé au bord du toit, son tueur s'était tout simplement arrêté pour le laissé basculer par dessus le rebord.
"Il faut que j'arrête ma chute."
Cyranno ne pensait à plus rien d'autre. Plus que l'humiliation, plus que la douleur, plus que la haine et le mépris des autres dont il avait fait son identité, une seule pensée, une seule phrase lui venait à l'esprit.
"Je veux pas mourir."
Il étendit sa seule main valide vers la bande bleue qui s'éloignait de lui, comme pour la rattraper.
"JE VEUX PAS MOURIR !"
La porte du toit était en sale état. En observant le verrou, Cyranno en déduit que le suspect l'avait tout simplement défoncée d'un coup d'épaule, explosant le verrou simple au passage. Le problème; c'est que la porte et le verrou était tous les deux en métal.
"Plutôt balèze, pour un employé des postes. Il a dû se blesser en faisant ça."
Une marque au centre de la porte indiquait que le suspect n'avait eu besoin que d'une seule charge pour mettre à mal la serrure.
"Je sais que les hommes sont capables de déployer une énergie insoupçonnée quand la situation l'exige, mais là, c'est d'un autre niveau. L'impact a dû être titanesque."
Pourtant, la hauteur du renfoncement dans le métal laissait à penser à un homme de taille moyenne, bien loin du colosse que Cyranno voyait défonçait une porte métallique sans même ralentir.
Laissant derrière lui la porte, il alla inspecter le reste du toit.
L'un des hommes de la police scientifique se trouvait sur le toi, reconnaissable grâce à sa combinaison intégrale blanche empêchant les enquêteurs de salir les scènes de crime. Il était agenouillé et semblait racler le sol à quelques mètres de la porte.
"Le sol ?"
Cyranno baissa les yeux. En regardant d'un peu plus près, il aperçut quelques points rouges à mi chemin entre l'homme et la porte.
"Attends, c'est du sang ?"
Suivant la traînée, il contourna le policier pour aller vers le bord du toit. Le bâtiment d'à côté était un immeuble contenant les bureaux d'une entreprise privée, et il faisait deux étages de moins que l'immeuble sur lequel Cyranno se trouvait.
"Deux étages, ça fait 5 ou 6 mètres de différence. C'est haut, mais c'est pas insurmontable pour quelqu'un de désespéré."
Cyranno se pencha et examina la configuration du deuxième immeuble. Il se trouvait séparé du premier par une ruelle large d'environ 3 mètres, et ne disposait pas d'accès aux étages inférieurs visible. Quelques immeubles de la même taille se trouvait du côté opposé à Cyranno. Le toit était d'un blanc si immaculé qu'il donnait l'impression que toute la crasse de la ville voulait l'éviter. En regardant attentivement, Cyranno finit par trouver ce qu'il cherchait : quelques lignes rouges foncées salissaient ce blanc à quelques cm du bord.
"Il a bien sauté en fin de compte."
Cyranno se redressa et soupira profondément : le suspect s'était enfui terrorisé par les toits, et avait sauté sans hésiter de trois fois la taille d'un homme pour fuir l'immeuble.
"Fuir ?"
Le flic compris enfin la façon dont s'était enchaîner les événements.
"C'est pour ça qu'il a pris le chemin des toits pour quitter l'immeuble. Il était poursuivi. Ou alors il pensait être poursuivi. Il a pris le chemin du haut parce que celui du bas était bloqué. Maintenant, la question est de savoir qui le poursuivait."
Un scénario traversa un instant l'esprit de Cyranno. Nicolas Dambert n'était pas le tueur. Il avait trouvé le tueur sur la scène de crime, et s'était enfui par les toits pour le semer.
"Non, ça ne tient pas debout. Si c'était le cas, il serait redescendu directement par les escaliers. Donc, on reste au premier cas de figure. Le tueur finit son meurtre, et sort sur le perron, où le voisin le voie monter les escaliers en vitesse. Pourquoi ? Qu'est-ce qui l'empêcher de s'enfuir par les escaliers?"
Une seule solution répondait à sa question.
"Les flics. D'une manière ou d'une autre, il a cru que les flics était déjà là. Il a paniqué, parce qu'il savait que l'immeuble n'avait qu'une seule entrée, et qu'il se ferait cueillir comme un rat si il ne changeait pas de bâtiment. D'où son numéro d'acrobate."
Il laissa traîner son regard distraitement sur l'homme en blouse blanche, toujours en train d'étudier le sang, en cherchant à imaginer les blessures que le tueur s'était infligé pendant sa fuite. C'est alors qu'il remarqua quelque chose d'étrange. L'homme de la police scientifique ne prélevait pas. Il utilisait un spray de petite taille pour recouvrir les taches de sang, puis les essuyait avec une sorte d'éponge, avant de passer à la tache suivante.
-Hé, connard ! Tu te crois où là ?! cria Cyranno en portant la main à son arme.
L'homme qu'il pensait faire partie de l'équipe de la police scientifique venait de devenir un danger potentiel pour lui. Il ignorait ce qu'il se passait, mais quelqu'un qui détruisait les preuves d'une enquête criminelle ne pouvait qu'être un criminel en puissance pour lui.
C'est à cet instant qu'il entendit un bruit de pas juste derrière lui
A suivre ...
Désolé pour le suspense, mais ça commence à faire trop de contenu d'un coup. Je devrais encore écrire un ou deux passages pour terminer le chapitre 1, puis je vais bosser à nouveau la chronologie des événements. Merci à ceux qui prennent le temps de lire mes élucubrations.
Bye !
-Résumons, la victime a été ligotée et frappée durant les jours qui ont précédés sa mort. Elle est ensuite venue dans l'appartement d'un de ses amis pour des raisons encore inconnues. Celui-ci étant en retard, elle a mangé plusieurs citrons en l'attendant. Le propriétaire de l'appartement est rentré tard dans la nuit. Ce qui s'est passé alors est un mystère, mais la victime a perdu deux de ses vertèbres, et s'est écrit LEMON sur le bras pendant l'agonie. Son pote a alors pris la fuite dans l'escalier, où un témoin l'a aperçu. J'ai tout bon ?
-Oui. Tu as la moindre idée de ce qu'il se passe ?
-Une hypothèse, en tout cas. Les bleus me font penser qu'il avait une dette envers une organisation criminelle, ou quelque chose d'approchant. Il s'est fait séquestrer pendant quelques jours, puis ils l'ont laissé partir pour qu'il aille chercher de l'argent. C'est pour ça qu'il serait venu ici. Le proprio, Nicolas Dambert, bosse à la poste. Peut être qu'il lui a demandé de lui prêter de l'argent, ou peut être essayé-t-il d'en voler ... Je ne sais pas trop, mais ça vaudrait le coup de vérifier. Sauf que voilà, tant qu'on ignore comment il s'est fait tuer, on aura du mal à faire quoi que ce soit. Le mieux serait de demander à ce Dambert. Aucune piste ?
-Non. Nous préparons tout juste un appel à témoin pour le retrouver. L'affaire s'est enchaîné très vite.
Cyranno se tut quelques instants. Au delà même du côté étrange du meurtre, l'enchaînement des événements lui semblait trop rapide. La fuite du principal suspect avait déclenché l'appel aux forces de l'ordre dans la nuit, mais maintenant, quelques heures après le meurtre, les forces de l'ordre était déjà en train de courir dans tous les sens comme si cette affaire signifiait la fin du monde.
-Fred, tu sais qui serait le plus emmerdé si on trouvait une méthode pour tuer complètement nouvelle ?
-Non, pas vraiment. C'est vrai que c'est bizarre, mais il y a plus glauque. Je veux dire, chaque meurtre est une nouvelle manière de tuer, quelque part. Un nouveau corps, et, le plus souvent, un tout nouveau tueur.
-C'est vrai ...
Quelque chose clochait. Un élément qui lui échappait avait provoqué un mouvement de panique dont il ignorait les raisons. C'était comme si ...
-Et ... est-ce que tu sais à qui ont été transmis les données de l'affaire, à part le commissaire et les agents qui ont trouvés le corps ?
-Je ne suis pas sûr. Mais je crois savoir que ordre a été donné de ne parler à personne de cette histoire.
-Alors, comment est-ce que tu sais que quelqu'un viendra me remplacer plus tard sur l'enquête ?
-Je n'en sais rien. Je croyais que c'était à toi que le commissaire avait dit ça.
-D'accord, oublie ma question.
Cyranno aurait mis sa main à couper que quelqu'un en savait plus sur cette histoire qu'il ne le laissait paraître. Le commissaire avait dû contacter ses propres supérieurs pour savoir comment gérer l'enquête, et la réponse avait été particulièrement rapide. En d'autres termes, quelqu'un n'avait pas été surpris qu'un homme ait été tué de manière aussi étrange, et avait calmement appliqué un protocole spécifique au tueur.
-Je me demande s'il y a déjà d'autres meurtres bizarres comme ça, où les scanners n'ont pas trouvés la méthode du meurtre. Si au moins on savait où est le suspect. Vous connaissez l'immatriculation de son véhicule.
-Oui, mais il ne s'est pas enfui avec.
-Comment ?!
-Ben oui, il s'est enfui par le toit. Le voisin nous a dit qu'il montait l'escalier quand il a ouvert sa porte.
-Et c'est maintenant que tu me le dis !
-Ben, désolé. Le reste de l'affaire est tellement bizarre que je n'y ai pas pensé tout de suite.
Cyranno se frappa le front de la paume. Cette nouvelle information ne l'aidait en rien.
-Bon, je vais jeter un coup d'oeil sur le toit. Il y a quelque un là haut ?
-Je ne crois pas. Les prélèvements ont tous été faits. Il a sauté sur le toit de trois immeubles voisins pour se barrer par l'escalier de secours du dernier.
-Et pourquoi il a fait ça ? Attends, laisse moi deviner, vous n'en savez rien.
Devant l'absence de réponse de Frédéric, Cyranno laissa échapper un soupir. Puis il se dirigea vers le toit en question pour mener son enquête. Après tout, c'était lui qui était censé trouver les réponses que la police recherchait.
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