I wrote about my time as a school librarian, because I thought about it today and remembered some cool things about that time.
-La victime s'appelle Pierce Cooper, 23 ans, sans emploi. Il connaissait le propriétaire de l'appartement, un certain Nicolas Dambert, 22 ans, employé des postes. Hier soir, Pierce Cooper s'est présenté au gardien, en lui disant qu'il été invité. Monsieur Dambert avait demandé au concierge de le laisser entrer, et qu'il lui avait donné la clé. Il est monté un peu avant 9 h du soir dans l'immeuble. Nicolas Dambert est rentré très tard dans la nuit. Personne ne l'a vu revenir, mais ses collègues disent qu'il a quitté son boulot bien après minuit.
-Pourquoi est-il parti aussi tard ?
-Il a apparemment fait une erreur pendant la préparation de certains colis à son bureau de poste. Une somme d'argent en liquide avait été perdue dans la journée, et lui et les autres s'en sont rendus compte à l'heure de la fermeture. Ils ont passés tout le reste de la soirée à ouvrir et à refermer les cartons pour voir où ils avaient bien pu la mettre.
-D'accord, et ensuite ?
-Les appartements sont bien isolés pour les bruits, mais le voisin a tout de même entendu quelque chose comme un cri vers à peu près une heure du matin. Ne sachant s'il avait rêvé ou pas, il est sorti sur le palier. On ne sait pas ce qu'il a vu, mais il est rentré en vitesse et a appelé la police. Nous sommes arrivés très vite, mais plus de traces de Dambert. C'est pour l'instant lui notre suspect numéro 1.
-Donc, il invite la victime chez lui, rentre tard, et l'abat pendant la nuit ? C'est ça le plan ?
-C'est ça.
-Et quel problème il pose exactement ce cadavre ? demanda Cyranno en se penchant pour examiner la plaie.
Frédéric Swiatek sortit un petit calepin électronique et afficha sur l'écran les résultats du scan.
-Le problème, c'est que l'état du corps est incompréhensible. Avant la plaie, il faut savoir que le corps est très déshydraté, comme s'il avait sué de manière importante. Mais il n'y a de traces de sueur nulle part dans l'appartement. D'après l'inspection préliminaire des lieux, il est resté assis sur une des chaises de la cuisine durant tout son séjour. Il a mangé quelques ... fruits ... qu'il avait ramenés dans un sac en plastique.
Cyranno nota une hésitation dans sa voix.
-Des fruits, quel genre de fruits ?
-Des ... citrons. Je sais que c'est bizarre, mais il a croqué pas moins de cinq citrons complets, sans les éplucher.
-Des citrons ...
La scène était bizarre à imaginer. Quand on parlait de citron à Cyranno, il voyait plutôt le jus qui était utilisé en assaisonnement. Les citrons étaient particulièrement acide, il ne lui serait jamais venu l'idée d'en manger un tout seul.
-Sans les éplucher ... est-ce que la peau est comestible au moins, se demanda-t-il à voix haute.
Frédéric s'apprêta à lui répondre, mais Cyranno lui fit signe de la main que ce n'était pas nécessaire.
-Donc, on disait, déshydratation du corps, et pas de sueur dans l'appart. Il a peut être couru pour venir ?
-D'après le scan, c'est peu probable. L'état des muscles indique qu'il n'a pas bougé de sa chaise. Il s'est déshydraté frais et dispo, selon l'avancement de la rigor mortis quand on l'a embarqué. Le deuxième mystère vient de la blessure qui lui a coûté la vie. Le scanner n'a trouvé aucune arme ni méthode de meurtre permettant d'arracher deux vertèbres de cette manière. Les ossements retirés n'ont pas été retrouvés. De plus, il ne porte pas de marques de liens récentes, ce qui veut dire que ses os lui ont été arrachés sans qu'il ne se défende.
-Récentes ?
-Euh ... oui. Il a pas mal de vieilles écorchures. On pense qu'il s'est fait ligoter et frapper durant les dernières semaines. Le concierge nous a dit qu'il avait des bleus sur les bras quand il est venu.
La situation devenait de plus en plus étrange.
-D'après le scan, la plaie à l'arrière de la nuque a été provoquée par la poussée des vertèbres depuis l'intérieur. D'une façon ou d'une autre, le tueur a dû réussir à accrocher des sortes de câbles aux deux os et à tirer comme un malade dessus. Ou alors, il a trouvé un moyen de cacher au scan la plaie initiale. Franchement, on en sait rien. Une autopsie supplémentaire va être réalisée cette après midi. Je serai assisté d'un professeur de criminologie. On essaiera d'en savoir plus à ce moment là.
-Quelques part, tu dois être content, non ?
-Pourquoi ?
-Parce que si les machines commencent à se planter, ça veut dire que tu sers à quelque chose.
Frédéric ignora la pique et montra à Cyranno une photo depuis son calepin électronique.
-Enfin, la partie la moins bizarre du cadavre, et aussi celle qui nous fait poser le plus de questions. Avant de mourir, il s'est dénudé le bras gauche, et a écrit ce mot sur son bras avec un feutre.
Cyranno regarda la photo de près.
-Il a écrit ... LEMON ... sur son bras ?