Début d'une histoire qui me trotte dans la tête. Plus de détails plus tard.

Le réveil n'a pas encore sonné, je suis sûr qu'il n'a pas encore sonné.

"Drinnng, drinnng."

Je fais un cauchemar, j'entends des voix, un oiseau s'est coincé la tête dans une cloche et fait des head-bang, il n'est pas 7 h du matin.

"Drinnng, drinnng."

-Frérot, c'est ton premier jour d'école ! Tu dois te lever !

Et merde.

J'ai soulevé mon corps fatigué sans ouvrir les yeux. Par réflexe, j'ai cherché la sonnette de l'infirmière, mais elle n'était pas là bien sûr.

Je pensais que c'était une bonne chose de quitter l'hosto, je ne pensais pas que leurs grasses matinées me manqueraient autant.

Enfin, si on peut appeler grasse matinée le fait de dormir pendant 6 mois d'affilée.

J'ai finalement ouvert les yeux.

A ceux qui lisent le putain de journal que j'ai commencé à écrire pour ma réhabilitation, bonjour.

Je m'appelle Evan Mc Dowell, 17 ans (presque) et je suis officiellement mort 5 fois dans ma vie.

Je précise que c'est un journal INTIME alors si vous avez pas étés INTIMEMENT conviés à le lire, je vous invite à vous tirer une balle dans le pied et à vous jeter aux requins après. C'est vrai quoi, un peu de politesse.

Comme je vous l'ai déjà dit, je suis pas au meilleur de ma forme. Si je l'ai pas déjà dit, vous en entendrez souvent parler.

Je suis mort 5 fois dans ma vie. La dernière c'était hier, mais j'en parlerais plus tard. Les deux d'avant, c'était à l'hosto.

J'ai fait un arrêt cardiaque en y arrivant, puis j'ai méchament heurté ma tête pendant une crise d'épilepsie. Coma pendant presque 5 mois.

Même quand mon cerveau a redémarré, on m'a gardé sous sédatif pendant quelques temps, pour s'assurer que je n'avais pas de séquelles.

Ils craignaient une autre crise. La première fois que je suis mort, c'est quand ma mère est morte dans un accident. J'avais deux ans et je m'en souviens pourtant bien. Un accident de la route. Le conducteur d'en face s'est endormi au volant. Hémorragie interne pour moi, les secours m'ont appris plus tard que mon coeur m'a lâché quelques instants, mais que ma mère m'a fait un massage cardiaque avant de mourir de ses propres blessures. C'est peut-être pour ça que je me souviens encore de son visage. La mort numéro 2 et la numéro 5 attendront.

J'écris peut être ce journal dans la soirée, mais si je raconte pas dans l'ordre chronologique, même moi je comprendrais rien en le relisant. Pour faire court, c'est le mois de novembre, et je retourne en classe. C'est comme une sort de redoublement, donc au moins, je sais de quoi on va parler en cours.

Quelle veine. Je sors tout juste de l'hosto, mais bizarrement, mon corps s'est soigné très vite pendant la réhabilitation. Je suis plutôt faible, mais ils comptaient quand même me garder trois fois plus longtemps avant que j'atteigne ce stade.

Résumons mon donc mon statut pour ce matin :

Santé : 55/60, j'ai correctement guéri, manque plus que j'arrête de bailler.

Esprit : 25/40, laissez moi dormir plus longtemps, et dîtes moi que je replonge pas pour un an dans ce bahut pourri.

Force : 10/30, je manque sérieusement d'exercice.

Dextérité : 5/20, si je ne me concentre pas à chaque seconde, je vais me casser la gueule.

Endurance : 30/40, je sais que je l'ai répété plusieurs fois, que je suis fatigué, mais les traitements du toubib m'ont bousillé une bonne partie du système nerveux. J'ai beaucoup moins de sensations qu'avant, mais je ne sens plus mes courbatures. Pratique.