Submissions from 2015-06-24 to 2015-06-25 (2 total)

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Just some thoughts that came into my mind

Le vieil homme :


Lorsque le vieil homme sortit de la chambre d’hôpital, le médecin l'attendait. Sans échanger un mot, ils se dirigèrent vers la salle où se trouvaient afficher les radios. Le médecin le surpris au dernier instant, ouvrant une porte plus loin pour l'inviter dans son bureau. Le vieil homme le prit comme un mauvais signe : les radios ne devaient pas avoir changées.

-Combien lui reste-t-il de temps ?

-C'est ... une question à laquelle il m'est difficile de répondre. La seule chose que je peux vous dire, c'est qu'elle ne passera pas le mois.

-Pourquoi n'y a t-il aucun moyen de la guérir ?

Le médecin respira profondément, puis réexpliqua patiemment ce qu'il avait déjà expliqué et réexpliqué au vieil homme qui se trouvait devant lui. "Le vieil homme", ils s'agissaient des seuls mots capables de le décrire. Il était vêtu d'un costume noir, élégant mais bon marché, qu'il protégeait à l'extérieur avec un ample ciré marron. Il portait un chapeau à larges bords, toujours baissé devant ses yeux, duquel s'échappait de nombreuses bouclettes grises s'enroulant élégamment en arrière.

Son visage et ses mains étaient recouvertes de rides profondes, et ses yeux verts délavés semblaient si vides qu'on avait l'impression qu'il venaient de contempler toutes les horreurs du monde avant d'entrer dans la pièce. Il tenait pourtant fièrement sa canne, les deux mains sur le pommeau, le bout appuyé perpendiculairement sur le sol, il dégagé dans sa gestuelle une sensation de force et de détermination. Il avait aussi quelque chose en plus, une sorte d'atmosphère qui l'entourait, sans être liée à son apparence.

-Comme je vous l'ai déjà dit, pour soigner le cancer, de nombreux traitements ont été créés ces dernières décennies. Hélas, certains d'entre eux se sont révélés perdre de l'effet avec le temps. Ce n'est pas qu'ils étaient inefficaces, mais sur certaines personnes un effet d'accoutumance est apparu. Et cet effet est pratiquement indétectable. Aussi, d'un point de vue extérieur, le corps va parfaitement bien, mais le cancer se redéveloppe, et les douleurs qu'il provoque en temps normal sont cachés par une réaction de l'organisme accrue envers la zone cancéreuse. En gros, le corps humain, même si il est soigné, considère toujours la zone "guérie" comme étant une zone "à risques". Aussi, il libère bien plus d'endorphine dans cette zone à la moindre douleur. Au final, c'est le corps lui même qui "cache" la maladie à son propriétaire. C'est pour cela que votre médecin traitant a mis si longtemps à repérer le cancer de votre fille.

-Ce n'est pas ma fille.

-Excusez-moi ?

-C'est ma femme.

Le médecin regarda quelques instants le vieil homme, choquée. L'écart d'âge entre les deux membres du couple était particulièrement important, mais le vieil homme lui renvoya un regard si triste que le médecin choisit de ne pas pousser la discussion plus loin.

-Donc ... comme je vous le disais, le cancer s'est redéveloppé très tard, et la méthode utilisée pour soigner votre femme était considéré à l'époque comme l'une des plus efficaces. Malheureusement, les quelques modifications génétiques unduites par cette méthode ont un grave défaut, qui à l'époque était considéré comme obsolète : la méthode White empêche toute autre modification génétique ultérieure par une autre méthode. Aussi ... il est désormais impossible d'utiliser une méthode curative récente pour soigner son cancer.

-Et par la 1ère méthode, la méthode White ?

-La méthode White a étée interdite il y a 14 ans, selon le nouveau traité éthique de l'ONU sur les sciences avancées.

-Aussi, vous êtes en train de me dire que, parce-que la seule méthode capable de sauver ma femme est considérer comme "non-éthique" par cette bande d'hypocrites, je devrais la laisser mourir ?

-Je ... comprend que cela doit être dur à accepter. En tant que médecin, j'ai déjà dû faire face à ce genre de situation, à des cas ou le "moyen" de sauver un patient existait, mais le "droit" n'existait pas. C'est pour cela que ... je ne peux rien vous expliquer de plus.

-Je vois.

Le vieil homme se leva, récupéra son ciré, et se dirigea vers la sortie.

-Au revoir, docteur.